Contact

S'il vous prend l'envie de m'écrire, vous pouvez me joindre à philippe-h.lemoine@laposte.net

jeudi 13 janvier 2011

Zemmour sur les Noirs et les Arabes

Il est impossible d'échapper au procès de Zemmour, consacré notamment à ses propos sur les Noirs et les Arabes, qui se tient en ce moment à Paris. Cet événement illustre assez bien l'absence de liberté d'expression dont je parlais il y a peu. J'ai entendu un certain nombre de représentants des parties civiles reprocher à Zemmour de n'avoir pas tenu compte du contexte quand il a eu les propos qu'on lui reproche aujourd'hui devant un tribunal. J'avoue que je ne comprends pas bien de quel contexte ils veulent parler, mais puisqu'ils en sont à dire qu'il faut replacer les choses dans leur contexte, remettons donc les propos de Zemmour dans leur contexte. Quand il a dit que "la plupart des trafiquants [étaient] noirs ou arabes" et que c'était pour cela qu'ils étaient davantage contrôlés que les autres, Zemmour répondait à ses interlocuteurs qui affirmaient que le fait que les Arabes et les Arabes soient plus contrôlés que les autres démontrait le racisme des forces de l'ordre. En d'autres termes, ce que Zemmour a répondu à ses interlocuteurs, c'est qu'il y avait une autre explication à ce fait (que celle qui consiste à alléguer le racisme des forces de l'ordre), à savoir qu'il est tout simplement plus rationnel pour un policier de contrôler davantage les Noirs et les Arabes. Il se trouve que cet argument est logiquement tout à fait valide, c'est-à-dire qu'on est obligé d'accepter la conclusion dès lors qu'on accepte les prémisses.

Zemmour part du principe que les Noirs et les Arabes représentent plus de 50% des délinquants en France. Je n'ai aucun doute quant au fait que ce soit vrai, mais comme je veux montrer que son argument n'a pas besoin d'une hypothèse aussi forte, je vais faire une hypothèse beaucoup plus faible, à savoir que les Noirs et les Arabes sont surreprésentés parmi les délinquants. Soient a le nombre de Noirs délinquants en France, b le nombre total de Noirs dans la population française, c le nombre d'Arabes délinquants en France, d le nombre total d'Arabes dans la population française, e le nombre de Blancs délinquants en France, f le nombre total de Blancs dans la population française, x le nombre total de délinquants en France et y le nombre total d'habitants en France. Par convention, je comptabilise comme Blancs tous ceux qui ne sont pas noirs ou arabes, donc notamment les Asiatiques. Mon hypothèse selon laquelle les Noirs et les Arabes sont surreprésentés parmi les délinquants s'écrit : a/x > b/y et c/x > d/y, d'où a/b > x/y et c/d > x/y. En outre, comme par convention j'ai qualifié de Blancs tous ceux qui n'étaient pas noirs ou arabes, et puisque j'ai fait l'hypothèse que les Noirs et les Arabes étaient surreprésentés parmi les délinquants, il s'ensuit que les Blancs sont sous-représentés parmi les délinquants, ce qui s'écrit : e/x < f/y, d'où e/f < x/y.

Il s'ensuit de tout cela que a/b > e/f et c/d > e/f, c'est-à-dire que, a priori, la probabilité qu'un Noir ou qu'un Arabe soit un délinquant est supérieure à la probabilité qu'un Blanc, par quoi j'entends quelqu'un qui n'est pas noir ou arabe, soit un délinquant. Par conséquent, lorsqu'un policier doit faire un contrôle d'identité, à partir du moment où il a pour objectif de maximiser le nombre de délinquants qu'il interpelle et qu'il est exact que les Noirs et les Arabes sont surreprésentés parmi les délinquants, il est tout simplement rationnel de contrôler les Noirs et les Arabes de préférence aux Blancs, c'est-à-dire à tous ceux qui ne sont pas noirs ou arabes. La question de savoir si les policiers doivent être strictement rationnels dans ce cas-là peut se poser, mais c'est une autre question et en tout état de cause, le raisonnement de Zemmour est parfaitement valable, à condition toutefois qu'il soit exact que les Noirs et les Arabes sont surreprésentés parmi les délinquants. A fortiori, si les Noirs et les Arabes ne sont pas seulement surreprésentés, mais qu'ils représentent même la majorité des délinquants comme l'a dit Zemmour, la conclusion de son argument n'en est que d'autant plus vraie.

La réponse de Zemmour était donc logiquement irréprochable comme n'importe quel collégien un tant soit peu doué pourrait s'en convaincre facilement. Je ne vais pas perdre du temps à démontrer que la prémisse de son raisonnement, à savoir que les Noirs et les Arabes sont surreprésentés parmi les délinquants, est vraie mais au cas où certains d'entre vous auraient des doutes, c'est-à-dire seraient d'assez mauvaise foi pour le nier ou auraient eu le cerveau suffisamment lavé pour ne pas s'en apercevoir, sachez qu'en dépit de l'interdiction qui pèse sur les statistiques ethniques, il existe suffisamment d'indicateurs objectifs et d'études qui permettent de démontrer que cette affirmation est exacte au-delà de tout doute raisonnable. Je voudrais également ajouter à l'attention des imbéciles heureux qui nous ont expliqué à longueur d'émissions de télévision et de radio qu'il était scandaleux d'affirmer que la plupart des Noirs et des Arabes étaient des trafiquants que ce qu'a dit Zemmour, à savoir que la plupart des trafiquants étaient noirs ou arabes, n'implique absolument pas que la plupart des Noirs et des Arabes sont des trafiquants et que c'est tout simplement une grossière erreur logique que de prétendre le contraire, quand ce n'est pas une preuve de mauvaise foi.

Avant de vous quitter, pour faire écho au billet que j'avais consacré à la nullité des soi-disant scientifiques qui sont régulièrement invités par les médias (afin de nous expliquer que nous ne voyons pas ce que nous voyons pourtant fort bien), je vous invite à aller lire ce billet écrit par un certain François Briatte, doctorant en science politique qui écrit sur un blog où sévit également un autre doctorant qui se prétend spécialiste de l'extrême-droite. Cet individu essaie de nous démontrer dans ce billet, en utilisant des termes dont il ne comprend manifestement pas le sens, que le raisonnement de Zemmour, qu'il qualifie de "rhétorique de comptoir", n'est pas logiquement valide, ce en quoi tout ce qu'il démontre, c'est l'étendue de son imbécilité et son incapacité à comprendre un raisonnement qui est pourtant à la portée du premier imbécile venu. Quand je lis ce billet, j'hésite entre le rire et la consternation, car je sais que cet imbécile heureux, dont le QI avoisine pourtant celui d'une huitre trisomique, finira un jour sur les plateaux de télévision à nous expliquer avec des airs supérieurs que nous sommes des crétins. Ce billet me paraît également intéressant en cela que sa rhétorique prétendument scientifique illustre assez bien la stratégie de ces personnages, qui consiste à se donner des airs de sérieux en recourant à des termes compliqués qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes pour donner du crédit aux imbécilités qu'ils avancent, non seulement en toute impunité, mais avec le soutien de l'État, c'est-à-dire du contribuable, qui les paie pour débiter leurs conneries. Cerise sur le gâteau, on apprend en lisant les commentaires de ce billet qu'il tient manifestement en haute estime Laurent Mucchielli, dont j'avais précédemment démontré l'incompétence.

8 commentaires:

  1. Je partage votre indignation à l'égard de toutes ces élites -médiatiques, politiques et universitaires- qui nous prennent pour des imbéciles et qui ruent dans les brancards à l'occasion du procès d'Éric Zemmour. "La plupart des trafiquants sont noirs ou arabes": en réagissant à cette phrase, nombre de sociologues ont montré qu'ils confondaient le sujet et l'objet. Car, ce qui aurait été choquant, c'est de dire que "la plupart des noirs ou arabes sont trafiquants". Mais voilà, ces universitaires sont habitués à confondre sujet et objet: ils s'emparent d'un phénomène social non pas pour l'étudier mais dans l'objectif de vérifier leurs présupposés idéologiques. Ce sont des charlatans qui disqualifient tout ce qui pourrait contredire leur façon de pensée. Ainsi, il suffit de voir la hargne de Laurent Mucchielli et de ses comparses à l'égard d’Hugues Lagrange qui, en publiant cet automne son enquête intitulée "Le déni des cultures", confirmait les propos d'Éric Zemmour sur l'origine des délinquants. Après nous avoir dit que les races n'existaient pas, ces pseudo-scientifiques nous disent aujourd'hui que ce sont les cultures qui n'existent pas. Ainsi, par exemple, à les écouter, l'excision et les mauvais traitements infligés aux femmes par les musulmans ne seraient-ils pas le résultat de la pauvreté, de la colonisation, de l'oppression et de la ghettoïsation? Leur démarche n'est pas scientifique: elle est idéologique. À l'université ou au CNRS, les Mucchielli, les Claudine Attias-Donfut ou encore les Mathieu Rigouste sont hélas aussi nombreux qu'ils sont intellectuellement médiocres. Mais, ils ont su faire fonctionner les bons réseaux (souvent ceux de Papa ou Maman) et donnent leur avis à la télé. À propos de l'affaire Zemmour, il suffit de voir cet extrait d'une émission télé pour s'en convaincre:
    http://www.dailymotion.com/video/xgkqol_clash-elisabeth-levy-seule-contre-tous-pour-zemmour_news#from=embed
    Élisabeth Lévy est bien seule pour défendre les propos de Zemmour: Edgar Morin, qui a l'air d'un vieux sénile, justife la délinquance par l'oppression, la fille d'Eve Ruggieri nous parle de populations ghettoïsées et le fils d' Hélène d'Almeida-Topor nous rappelle avec un air suffisant que Zemmour a forcément tort puisque que les races n'existent pas. Spectacle affligeant.

    RépondreSupprimer
  2. Charlatans, c'est bien le mot qui convient, en effet. Le problème est qu'il ne se rencontre jamais personne pour leur voler dans les plumes, ce qui ne serait pourtant pas bien compliqué...

    RépondreSupprimer
  3. Le problème, c'est que ces charlatans et leurs copains ont confisqué tous les postes à l'université et au CNRS. Et ceux qui ne pensent pas comme eux en sont exclus. Ensuite, l'accès aux medias leur semble réservé. Sans doute par copinage ou proximité idéologique. Il faudra qu'on m'explique par exemple comment un type comme Mathieu Rigouste a pu publier un article dans "Le Monde diplo" alors qu'il n'était qu'un simple étudiant et qu'il était loin d'avoir terminé sa thèse. Qu'on ne me dise pas que c'est parce qu'il est brillant: rien n'est plus débile que sa thèse selon laquelle le discours sécuritaire français est le prolongement de la guerre d'Algérie. Pourtant, ce sous-Bourdieu (c'est dire) est invité sur les plateaux de télé, on l'écoute et on lui donne une importance qu'il ne devrait pas avoir. On trouve bien quelques Rioufol ou Finkielkraut pour voler dans les plumes à tous ces imbéciles mais ils sont souvent réduits au rôle de "réac" de service. C'est un paradoxe: ces sociologues qui ne cessent de dénoncer la ghettoïsation de la société française sont aussi les premiers à ghettoïser ceux qui ne partagent pas leurs idées!

    RépondreSupprimer
  4. Non, en fait ce sont eux qui sont dans un ghetto, mais doré, et dont ils filtrent soigneusement l'entrée.
    Cela pose, pour l'avenir, et la reconquête de la liberté, la question de la mise sur pied d'une université nouvelle, affranchie de la tutelle idéologique de ces crétins, et véritablement vouée au développement des connaissances (ce que l'Université française a été, jusqu'à une date relativement récente).
    La décadence de nos institutions de savoir fait partie, au premier chef et au premier rang, de la déliquescence générale (ce que Renaud Camus appelle synthétiquement "le Désastre"); à l'inverse, la renaissance, si elle doit venir, passera nécéssairement par leur reconstruction.

    RépondreSupprimer
  5. Autre arithmétique : De toutes évidences un blanc ne peut concevoir que d'autres balncs se rendent coupables de faits délictueux, donc ce sont les autres ... Zemmour me fait toujours sourire, je ne puis m'empècher de penser à mes amis juifs d'Oran, pauvres comme Job, qui envoyaient leurs gosses vendre des médailles à l'effigie de la Vierge Marie au pied de la cathédrale ... sauf le samedi bien sûr.
    Je considère quand même que c'est une insulte raciste d'écrire au sujet de Briatte (dont je me fous comme de ma première chemise) "comme une huitre trisomique". Pour les huitres diploïdes, triploïdes et tétraploîdes dont vous faites certainement bonne consommation, c'est navrant.

    RépondreSupprimer
  6. Je vous répondrais volontiers, mais je dois vous avouer que le sens de votre commentaire m'échappe tout à fait.

    RépondreSupprimer
  7. « Je vous répondrais volontiers, mais je dois vous avouer que le sens de votre commentaire m'échappe tout à fait. »

    Ça, c'est le genre d'expérience qu'on fait si souvent dans la Bloge qu'il incite très fortement à se planquer. Des Pecnaude, il y en a par milliers, et à peine e a-t-on évité une de justesse qu'on tombe sur une escouade tout juste sortie de nulle part.

    RépondreSupprimer
  8. La "race" est le plus gros tabou qui existe. Impossible d'aborder ce sujet sans se faire allumer. Zemmour en sait quelque chose.
    S'il est vrai que noirs et arabes sont sur-représentés, il s'agit de savoir pourquoi. Comme vous le dites, les stats ethniques sont rares, et on sait pourquoi. Mais elles existent toutefois.
    C'est triste à dire, mais même à statut social équivalent, les noirs sont plus violents que les blancs.

    The only study I can think of examining serious crime that controlled for SES was Marvin Wolfgang’s famous cohort study of all males born in Philadelphia in 1945. (The final sample ended up being around 10,000). He reported that high-Socio-Economic Status blacks were 4 times more likely to be chronic offenders than high-SES whites. High SES blacks were 4 times more likely to have raped, robbed, or committed an aggravated assault. Family structure would probably not have been an issue among high-SES families, especially among blacks. Wolgang concluded that, « Race strongly related to delinquency status regardless of SES level. »

    Donc l'idée que la pauvreté engendre le crime n'est pas concluante, autre anecdote : un gros quartier chinois de San Francisco des années 60 rassemblait des chômeurs et des pauvres, et il n'y avait pour ainsi dire aucun chinois prisonnier.
    Reste l'argument de l'intégration. Si la violence est imputable à l'échec de l'intégration, pourquoi les asiatiques restent infiniment moins violents que les blancs ?
    Partout, les jaunes s'intègrent bien. Partout.
    Personne ne se pose la question car on veut se convaincre que l'échec est la politique d'intégration.
    Alors oui, peut-être que les policiers préfèrent renforcer les contrôles sur la communauté noire et arabe, mais ça ne prouve pas qu'ils sont racistes, ou que les arrestations sont biaisés en défaveur des noirs. Ce n'est pas vrai. On préfère se raconter des histoires, car la question de la "race" fait mal. Malheureusement, les faits sont têtus.
    Jugez plutôt ce rapport policier "Color of Crime" :
    http://www.colorofcrime.com/colorofcrime2005.pdf

    If police see a white or Asian breaking into a building do they ignore him? Or, at the same time, do police try to clear crimes by arresting people—presumably blacks—they know are probably innocent? None of this makes sense. Police officers win recognition and advancement for making arrests, but only if arrests lead to convictions.

    Every officer knows minority communities—blacks, especially—publicize and demonstrate against what they see as bias. Police know they are under scrutiny from activist organizations and city governments, and that officers lose jobs over race scandals. It would take a very determined racist to risk his job in order to indulge prejudice. The fear of scandal may even explain why arrest rates for blacks are lower than their offense rates. In uncertain cases, officers may let a black suspect go rather than risk a scandal.

    RépondreSupprimer