Contact

S'il vous prend l'envie de m'écrire, vous pouvez me joindre à philippe-h.lemoine@laposte.net

jeudi 6 janvier 2011

Affreux, sales et méchants : les journalistes dans leur habitat naturel


Ces gens-là dont la vie n'est qu'une longue infamie,
Dont l'existence même n'est qu'un odieux méfait,
N'ont pour tout horizon que Saint-Germain-des-Prés,
Et chez eux la raison est tout comme abolie.

Il vit aujourd'hui une espèce animale dont les représentants, qu'on appelle les journalistes, occupent désormais une place éminente dans notre société. Ce qui caractérise d'abord et avant tout les journalistes, c'est qu'ils ne savent absolument rien mais qu'ils parlent d'absolument tout. C'est d'ailleurs très exactement ce en quoi consiste leur métier : parler de ce qu'ils ne connaissent pas et uniquement de cela. D'un autre coté, s'ils ne devaient parler que de ce qu'ils connaissent, ils ne diraient jamais rien, ce qui leur fait un point commun avec les politiciens. D'ailleurs, plusieurs récentes observations ont confirmé ce qu'on soupçonnait depuis longtemps, à savoir que ces deux espèces étaient étroitement apparentées du fait que leurs membres se reproduisaient fréquemment les uns avec les autres. C'est pourquoi il peut être extrêmement difficile, même pour un oeil exercé, de faire la différence entre un journaliste et un politicien. Ceux d'entre vous qui ont pu observer des politiciens se feront d'ailleurs sans doute la remarque que beaucoup des choses que je vais dire sur les journalistes s'appliquent également à eux.

Le journaliste est un animal extrêmement grégaire qui chasse en meute et ne se sépare que très rarement du troupeau. Lorsqu'un de ses congénères est attaqué, le journaliste ne cherche pas à savoir si celui-ci est en tort, mais par un mécanisme qui reste encore très mystérieux, il s'empresse de voler à son secours en criant au fascisme et à la dérive populiste. Il semble considérer que toute critique qu'on lui adresse est une atteinte à sa dignité et qu'elle doit automatiquement faire l'objet d'une condamnation unanime. Ainsi, aussitôt qu'il a été blessé - même très superficiellement - par l'une de ses proies qui s'est avérée trop grosse pour lui tout seul, le journaliste émet une longue plainte et continue à gémir jusqu'à ce qu'il ait attiré l'attention de ses congénères, qui se jettent alors avec lui sur leur victime et la dépècent rapidement. D'une façon générale, les journalistes aiment s'acharner à plusieurs sur leur victime, de préférence quand celle-ci est affaiblie, car à l'instar des hyènes, il est rare qu'ils osent s'attaquer aux bêtes vraiment dangereuses. Parmi tous les animaux chez qui le réflexe corporatiste est particulièrement développé, le journaliste est sans doute celui - avec le fonctionnaire - chez qui il se manifeste avec le plus de violence et s'accompagne du moins de réflexion.

D'ailleurs, la réflexion est une chose tout à fait inconnue du journaliste, qui se distingue en effet par l'étendue de sa bêtise, laquelle semble ne connaître aucune limite. Certains expliquent d'ailleurs l'instinct de troupeau des journalistes par leur stupidité. Il s'agirait d'après cette explication de compenser par cette solidarité inconditionnelle la faiblesse de leur intelligence, qui les empêcherait autrement d'avoir jamais le dessus sur leurs adversaires. En effet, ces derniers, à défaut d'être particulièrement intelligents, ont la plupart du temps un quotient intellectuel supérieur à celui d'un chimpanzé bourré au whisky, dont les capacités intellectuels sont à peu près équivalentes à celles d'un journaliste, à condition qu'il ait bu énormément de whisky et qu'il ne soit pas très doué. Ce défaut d'intelligence se manifeste notamment lorsqu'on accuse les journalistes de corporatisme, ce qui ne manque jamais de provoquer une vague d'indignation unanime de leur part... En cela, ils ne sont pas sans rappeler les musulmans, qui, lorsqu'on leur reproche d'être violents, ne trouvent généralement rien de mieux à faire que de protester en massacrant - pacifiquement cela va sans dire - tous les chrétiens qu'ils peuvent trouver.

Mais cette bêtise trouve à s'exprimer de toutes les façons possibles et imaginables. Ainsi, s'exprimant au sujet des instructions données par les services de certaines préfectures aux directeurs de centre d'accueil pour sans-abris, Anne-Sophie Mercier, femelle de l'espèce des journalistes de gauche et autrefois membre de la meute de Charlie Hebdo, crut avoir démontré qu'il ne pouvait pas manquer de places dans les centres en question après qu'elle eut remarqué que, sur l'ensemble du territoire, le nombre de places dans les centres d'accueil était supérieur à celui des sans-abris. De toute évidence, il ne lui était pas venu à l'esprit que, peut-être, ce qui était vrai au niveau national ne l'était pas au niveau local. Il semble que le cerveau du journaliste ne soit tout simplement pas suffisamment développé pour qu'il puisse se livrer à des raisonnements aussi élémentaires que celui-ci. La cause de cette atrophie du cerveau reste encore un objet de controverse à l'heure qu'il est : certains avancent l'hypothèse qu'elle serait due à l'alimentation des journalistes, trop pauvre en protéines, tandis que d'autres y voient plutôt la conséquences de maladies qui n'auraient pas été correctement soignées pendant l'enfance.

Outre son extrême bêtise, le journaliste se caractérise également par la médiocrité de sa culture, si tant est que l'on puisse parler de culture dans son cas. D'ailleurs, plutôt que médiocre, on aurait mieux fait de dire qu'elle est inexistante. Ce manque d'instruction ne laisse pas d'étonner les observateurs, y compris ceux d'entre eux qui ont vécu au milieu de journalistes pendant plusieurs années et devraient y être accoutumés, tant il paraît difficile de croire qu'on peut être à ce point ignorant. Pendant leur jeunesse, tandis qu'ils ne sont pas encore parvenus à maturité, on les prépare à leur futur métier dans des établissements comme les IEP et les écoles de journalisme, où l'on met un zèle particulier à annihiler tout ce qui pourrait leur rester d'esprit critique, ce qui est d'autant plus remarquable qu'en général ils sont admirablement bien disposés à n'en avoir aucun. Là-bas, ils ingurgitent par dizaines ce qu'on appelle dans ces établissements des fiches de culture générale, lesquelles, si elles sont en effet très générales, n'entretiennent avec la culture qu'un rapport extrêmement mystérieux. Plus tard, quand il a atteint l'âge adulte, tout ce qu'un journaliste dit ou écrit, dès lors que son propos comporte quelque référence culturelle, trouve son origine dans ces fiches, qui constituent en effet à tout jamais le fond (et le tout) de sa culture.

C'est pourquoi il arrive souvent qu'un journaliste cite un auteur qu'il n'a jamais lu pour lui faire dire quelque chose qu'il n'a jamais dit, ce qui vient de ce qu'il a un jour lu une fiche qui résumait en quelques lignes l'oeuvre d'un auteur ayant écrit plusieurs milliers de pages et dont il est depuis persuadé qu'il comprend toutes les subtilités. Il est vrai que certaines personnes ont rapporté avoir vu des journalistes lire des livres, mais la réalité de ces observations est généralement mise en doute. La plupart des spécialistes sont d'accord pour conclure qu'il s'agit d'une légende. Certains ont émis l'hypothèse qu'on avait pu surprendre un journaliste avec un livre dans la main, à la suite de quoi on aurait conclu qu'il était en train de lire cet ouvrage, alors qu'en réalité il s'apprêtait à l'utiliser pour caler les étagères où trône sa collection de Télérama. Quand bien même arriverait-il à des journalistes de lire un livre, compte tenu de la débilité de leur intellect, il est évident qu'il ne pourrait rien en sortir de bon. D'ailleurs, tout compte fait, il est probable que l'humanité n'ait qu'à se féliciter de ce que les journalistes ne lisent pas davantage.

Quoi qu'il en soit, en dépit d'une bêtise et d'une ignorance qui les placent aux derniers rangs du règne animal, les journalistes sont absolument convaincus d'être nettement au-dessus de la populace, qu'ils n'hésitent d'ailleurs pas à mépriser ouvertement quand celle-ci a l'audace de leur déplaire, ce qui se produit généralement à chaque fois qu'elle vote. Cela explique sans doute la conception qu'ils ont de leur métier, selon laquelle celui-ci ne consiste pas seulement à informer les gens sur la réalité, mais aussi et surtout à présenter cette réalité de manière responsable, ce qui est une façon elle-même responsable d'expliquer qu'ils passent sous silence tout ce qu'il ne convient pas que les gens sachent. On ne sait jamais, ils pourraient en tirer de mauvaises conclusions et voter pour des gens qui précipiteraient le retour des heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire, ce que les journalistes veulent par dessus tout éviter. Et puis, vous comprenez, il ne faut pas désespérer Saint-Germain-des-Prés... D'ailleurs, s'il y a une chose qu'on en peut pas reprocher aux journalistes, c'est bien de nous informer, ce qui montre qu'à l'occasion, ils sont capables de faire preuve d'une cohérence qui n'est pas sans rappeler celle dont sont capables certains primates plus évolués. Ainsi, non seulement les journalistes font des efforts héroïques pour cacher ce dont il serait inconvenant de parler, mais de plus ils s'efforcent autant que possible d'éduquer le public. C'est qu'en effet ils ne s'aperçoivent pas qu'ils sont les moins bien placés pour mener cette tâche à bien. De là vient l'esprit de mission qui semble animer la plupart des journalistes.

Mais, évidemment, ce souci d'informer de manière responsable n'est pas l'unique raison de leurs omissions. En effet, si les journalistes gardent le silence dès qu'une information par trop sensible leur tombe entre les mains, c'est aussi très souvent en raison de leur immense lâcheté, qui caractérise leur espèce aussi surement que ce dont nous avons parlé jusqu'à présent. Le journaliste ne sait que trop bien que tout écart vis-à-vis de l'idéologie dominante peut entraîner son exclusion de la meute, alors il choisit généralement de s'écraser comme une merde avec une constance qui forcerait l'admiration si elle était mise au service de plus nobles instincts. Mais la couardise du journaliste ne s'explique pas uniquement par le souci qu'il a des intérêts supérieurs de sa carrière, car il est également très préoccupé par son intégrité physique. Ainsi, tout à son désir de se faire passer pour un combattant des Lumières et un héros du progrès, il n'hésite pas à s'en prendre de la façon la plus véhémente au Pape, cet excité de la calotte qu'il n'a aucun problème à représenter en train d'enculer un gamin et dont il n'a pas de mots assez durs pour condamner l'homophobie. Par contre, quand il s'agit de critiquer l'islam, qui exige en effet l'assassinat des pédés et dont le prophète était effectivement pédophile, on ne l'entend plus. C'est que, voyez-vous, dans le cas de l'islam, le journaliste sait qu'il risquerait vraiment sa peau, alors qu'avec les chrétiens, il sait parfaitement qu'il peut jouer les matamores à peu de frais, sans qu'il ne lui en coûte jamais rien, sinon peut-être de voir une bande de cul-bénits venir prier pour son âme sous ses fenêtres. D'où l'on voit que la peur, qu'il ne cesse pourtant de dénoncer en boucle, comme je l'ai expliqué par ailleurs, exerce sur lui un effet très puissant, et qu'elle suffit amplement à lui ôter toute velléité subversive et à calmer ses ardeurs de libre penseur, qu'il apaise en s'attaquant à ceux qu'il sait parfaitement inoffensifs.

Ce qui reste un mystère pour tous les gens qui s'intéressent à cet étrange animal, c'est qu'il n'ait pas encore été éliminé par la sélection naturelle. Il semble en effet tout à fait étonnant que les autres animaux qui vivent dans son environnement tolèrent l'existence de ces parasites nuisibles que sont les journalistes. Pourtant, non seulement ils la tolèrent, mais ils la subventionnent largement, ce qui devrait nous amener à nous demander si les plus cons, des journalistes et de ceux sur le dos desquels ils vivent, ce ne sont pas finalement ces derniers.

5 commentaires:

  1. Votre diatribe contre les journalistes, ces menteurs professionnels, me plaît en vérité. L'on ne dira jamais assez le tort que causent ces irresponsables, enfatués de leur personne, et crispés dans un sourire imbécile.

    Bravo !

    Ricoxy
    ------
    http://www.neo-cretins.com

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour vos félicitations et content que cela vous ait plu. De mon coté, je crois que je n'ai jamais pris autant de plaisir à écrire un billet.

    RépondreSupprimer
  3. PS Il fallait lire infatués, et non enfatués.

    RépondreSupprimer
  4. ha , ce qui caractérise le mieux le journalisme actuel , c'est "le figaro madame"
    quelques années de science pipo , trois ans d'école ( supérieure !) de journalisme et ça pond des articles sur la collection d'été ou d'hiver ou les sacs à main de telle ou telle
    la preuve que c'est bon ; y a que ma belle mère à le lire
    enfin ...elle tourne les pages
    non , ce qui me fait rigoler , c'est charlie hebdo ( que murray appelait "chérie abdo"), chaque fois que je monte dans un train ( pas tous les jours , donc )
    on dirait une boussole qui montre le sud , ou une voiture qui n'a qu'une marche arrière , ou un frigo qui ne s'ouvre que pour le remplir et pas pour le vider

    RépondreSupprimer
  5. journaliste, le plus vieux métier du monde. Ceci pour confirmer l'information comme vecteur premier des rapports humains, bien entendu.

    RépondreSupprimer