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jeudi 28 avril 2011

L'insignifiant Yassine Belattar et l'argument d'autorité (judiciaire)

Vous avez peut-être écouté l'émission de Yassine Belattar, dans laquelle celui-ci était supposé recevoir Robert Ménard, lequel a préféré se barrer après quelques minutes. Je dois vous dire que, pour ma part, cette émission a été à la fois un choc et une épreuve. C'est bien simple, je crois que je n'ai jamais vu un tel concentré d'imbécilité, de manque de savoir-vivre et d'incompétence distillé en si peu de temps. On a beau croire que l'on est habitué à tout cela et que plus rien ne peut nous surprendre, il faut reconnaître que Belattar et sa bande ont repoussé les limites de la nullité au-delà de ce qui était imaginable. Je croyais pourtant que j'avais une idée assez précise de l'état de décadence que vous avions atteint, mais j'ai compris en écoutant cette émission que j'étais loin du compte. Qu'une telle chose soit possible sur une radio française, qu'on donne ainsi quotidiennement la parole à trois gamins dégénérés, n'ayant pas le commencement d'un début de talent, qui sont de toute évidence - et je dis cela tout à fait sérieusement - déficients mentaux, voilà qui en dit plus long sur l'état de notre pays que tous les discours que l'on pourrait faire à ce sujet. Cette émission était complétement surréaliste et les propos qui y ont été tenus proprement sidérants.

Je n'ai vraiment aucunement l'intention de m'attarder sur le cas de ces trois imbéciles heureux, ni d'ailleurs sur celui de Pascale Clark, à laquelle ils doivent apparemment leur carrière et qu'ils avaient manifestement l'intention de venger après qu'elle s'est vue remettre à sa place par Robert Ménard un peu auparavant. Ce qui m'intéresse, c'est plutôt l'argument qu'ils ont utilisé pour justifier les restrictions à la liberté d'expression en France, parce qu'il s'agit de quelque chose qu'on entend souvent. Ainsi, il serait bien et bon de punir les gens qui tiennent certains propos jugés offensants, au motif que de tels propos sont interdits par la loi. Il est tout à fait clair que cet argument repose sur le principe suivant : s'il y a une loi qui empêche de faire ceci ou qui exige que l'on fasse cela, alors il est bon et bien que l'on ne fasse pas ceci ou que l'on fasse cela. Qu'un tel argument soit devenu si courant et qu'il soit aussi largement employé sans que personne ou presque ne s'en étonne, voilà sans doute autre chose qui étonnera pendant longtemps les générations à venir, mais c'est pourtant un fait que cet argument est devenu un lieu commun du débat sur la liberté d'expression en France.

Les gens qui l'emploient ont beau avoir leur brevet d'anti-nazisme, comme il se plaisent à nous le rappeler à longueur de journée, ils semblent néanmoins incapables de comprendre que d'après ce genre d'arguments, il était bon et bien de persécuter les Juifs, pour ne citer que ceux-là, sous le Troisième Reich. Il y avait en effet dans l'Allemagne nazie des lois anti-juives à partir de 1935, ce qui sur la base du principe énoncé plus haut signifie que, pour Belattar et tous les abrutis dans son genre qui reconnaissent ce principe, il était parfaitement légitime et normal de se livrer à la chasse aux Juifs à l'époque. Bref, il n'est pas nécessaire d'être un grand philosophe pour comprendre l'absurdité de cet argument, qui continue pourtant d'échapper à l'ensemble de la classe médiatico-politique. On notera toutefois que, étrangement, lorsqu'il s'agit de soutenir les faucheurs d'OGM, dont les exploits sont pourtant tout ce qu'il y a de plus illégaux, les mêmes qui utilisent cet argument oublient soudainement le respect qu'ils affectaient d'éprouver pour la loi quelques instants auparavant, quand il s'agissait d'administrer sa juste punition à quelque méchant raciste. On peut donc se demander, sans vouloir faire preuve de mauvais esprit, si c'est la bêtise ou la malhonnêteté qui les guide, quand ils brandissent cet argument comme Moïse les Tables de la Loi. Dans le cas de Yassine Belattar et de ses amis, bien qu'ils ne soient sans doute pas dénués de malhonnêteté, je crains que ce soit plutôt la bêtise...

8 commentaires:

  1. merci pour l'article, qui résume assez bien ma pensée après avoir entendu l'émission qui m'a également atterré. J'avais l'impression d'entendre un débile profond de 12 ans qui cherche à vanner à la cours de récré ("...et sa femme qui n'a pas pu venir car elle devait emmener les enfants à l'école" x3, ...il est parti en tremblant...). Bref...

    J'adhère à l'ensemble de l'article.

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  2. Parfaite description de ce moment de radio surréaliste. Merci!

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  3. Je m'attendais à lire qu'à une époque où rien n'est plus célébré que l'irrévérence dérangeante et subversive par le Spectacle, il y a quelque chose de singulièrement bouffon dans la multiplication des exhortations à l'intransigeance quant au respect des lois que profèrent les protagonistes du Show médiatique. Ce Rappel à l'Ordre (spéciale kassded' à Lindenberg) unanyme révèle probablement quelque chose comme la panique dans laquelle se trouvent les iconoclastes mandatés lorsqu'ils détectent un dérapage: non seulement l'indignation qui les étrangle dès qu'un Eric Zemmour ouvre son bec les renvoie à leur situation de bourgeoisie dominante bousculée par un agitateur qui ne roule pas pour la guilde des impertinents qu'ils ont mise en place pour les servir à asseoir leur suprématie, mais en plus ils sont rouges de colère de constater qu'une poignée de gouailleurs hérétiques suffit à faire vasciller le socle sur lequel reposent les totems sacrés de la marche du Bien. Ainsi un risible quatuor de médiacrates non alignés (Babeth, Cohen, Ménard, Zemmour) fait plus de tapage que les centaines de plumitifs iconoclastes, d'histrions qui caressent dans le sens du poil à gratter et d'intellectuels certifiés conformes aux normes du label Bio&Diversité (je pense à Cespedes qui qui en est l'incarnation archétypale) réunis parce que le public exulte plus à l'écoute des premiers que des seconds.

    Je pourrais vous citer en exemple cette séquence savoureuse de la défunte émission de Stéphane Bern sur Canal+ dans laquelle après un bon quart d'heure d'accumulation de poncifs lénifiants sur ces pauv' p'tits gars d'banlieue qui foutent le bordel parce qu'ils sont opprimés les petits chéris, Joey Starr se met à évoquer le fait que grosso merdo "si ils font des bêtises c'est parce qu'il n'y a rien à faire pour eux, y'a pas d'lieu prévu pour qu'ils s'épanouissent, y'a pas d'bibliothèque" et là Zemmour, qui disait rien depuis un moment mais écoutait attentivement, lâche un brin goguenard chose'queq comme "mais si y'a pas d'bibliothèque c'est parce qu'ils l'ont cramée"... petit flottement d'une seconde, hullulements mollassons du public qui-tient-à-se-désolidariser-des-propos-stigmatisants-qui-viennent-d'être-tenus, scandalisation formelle des chroniqueurs et présentateurs en présence mais surtout de Joey Starr qui écarquille des yeux offensés par une saillie aussi peu compatissante à l'égard des sympathiques arsouilles du neuf-cube. Et c'était drôle de voir comme en cet instant fugitif un renversement s'était opéré: Joey Starr, titulaire d'un brevet d'impertinence corrosive estampillée Nik-ta-daronne délivré par Sony Music et certifiée par Michel Denisot en 1990, arborant sa panoplie de rappeur désinvolte tellement qu'il a sa casquette négligemment posée de traviole sur sa caboche yo, venait de s'faire éclabousser par une inconcevable effronterie giclée du clapet impudant d'un vile galapiat en costume cravate qui arborait un sourire narquois sur sa trogne de ténia satisfait d'avoir dit "merdre" en plein gigot des familles.

    ClockworkBlack

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  4. Yassine Belattar, c'est celui qui se targue d'être un humoriste (comme tout le monde…), qui à ce titre a eu quelques beaux soirs dans des cabarets de New-York en chargeant les Français ?
    Je me trompe peut-être, mais j'ai vu récemment un doc sur un "nouvel humoriste", issu de la "diversité" bien sûr, venant de l'entourant de Clark comme la charmante qui a traité les électeurs du FN de "gros cons".
    Ce type avait décroché un contrat pour faire ce qu'ils appellent du "stand up" dans des cabarets de Manhattan. Son truc, c'était de faire rire grassement à nos dépens, en dénonçant notre racisme, notre courte-vue, notre manque d'hospitalité. Bien sûr, il en avait le droit (puisque officiellement Français lui-même) et le devoir (puisque se démarquant, du fait de son origine).
    Tout son comportement puait l'indignité. On riait bien dans la salle, d'ailleurs. Je pense qu'il devrait récidiver ces jours-ci, ce serait le succès assuré, en y ajoutant une bonne dose de Strauss Kahn.
    Mais je ne suis pas sûre du nom, que je me suis empressée d'oublier.

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  5. Bonsoir,

    Je suis une auditrice de cette matinale, je n'arrive pas à cerner ce qu'il s'est passé ce matin là, j'ai allumé ma radio un poil trop tard ... pouvez vous m'expliquer le déroulement de la scène ? et les propos qui ont été échangé ?

    Merci de vos réponses .

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  6. Vous pouvez écouter l'émission dans son intégralité à partir du lien que j'ai indiqué au début de mon billet. En bref, Belattar et sa bande avait invité Robert Ménard à l'occasion de la sortie de son livre, mais ont été tellement odieux à son égard qu'il a fini par quitter le studio, laissant les trois zigotos finir l'émission sans lui.

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  7. Tombé par hasard sur le billet...pathetique

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  8. Que Yassine soit un exécrable humoriste (déjà je suis sympa), un animateur sous-cultivé (lesquels ne le sont pas ?) et un pseudo-héraut autoproclamé des banlieues ne suffit pas à expliquer le profond dégoût qu'il inspire.

    Je précise que ces quelques lignes ne cherchent pas à offenser sa personne. Je ne le connais pas personnellement.

    Il y avait quelque chose de profondément injuste à le subir sur les ondes tv et radio. Des tonnes de types sont aussi nuls que lui pourtant Yassine seul arrivait à cristalliser l'époque. El-Atrassi est une burne, et tant d'autres encore, mais après eux l'herbe repoussait un peu, malgré tout...

    Yassine Belattar s'est replié sur scène. Grand bien nous en fasse ! Il tente ainsi la petite porte du cinéma.

    Mais le parcours est bien balisé. La porte de derrière le théâtre ne débouche plus sur rien.

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